Transat Jacques Vabre, une autre histoire !
Près de dix mois après sa victoire sur le Vendée Globe, Yannick Bestaven, à bord de Maître Coq IV, sera au départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, associé à Jean-Marie Dauris, ami de 30 ans et directeur technique et sportif du team. Le duo aux couleurs du Volailler Inspiré fera tout pour tirer son épingle du jeu dans une course qui s’annonce particulièrement disputée.
La vie d’après
Le 28 janvier dernier, le grand public a découvert un homme avec des cheveux en bataille, des yeux ronds qui impriment les regards, une barbe poivre ciel et un sourire étincelant. C’était Yannick. C’était le Vendée Globe, un scénario dingue et les prémices d’une année qui, pour le Rochelais, n’a ressemblé à aucune autre. « Ça a été hyperactif mais tellement enrichissant. J’ai rencontré des gens exceptionnels issus de mondes différents, j’ai suivi le Tour de France, je suis monté avec la patrouille de France, j’ai écrit un livre et participé à la réalisation d’un film… »
Au Havre, en ces jours d’automne si propices aux grands départs, « une page s’apprête à se tourner » pour le skipper de Maître CoQ qui ajoute : « On débute une nouvelle phase, avec la Route du Rhum 2022 en ligne de mire puis le Vendée Globe 2024. » Cet enchaînement calendaire, Yannick l’a déjà vécu : c’est la 7e fois qu’il se présente sur la ligne de départ de la Transat Jacques Vabre. Avant de s’attaquer aux 5800 milles du parcours, il goûte au bonheur de retrouver le grand public, à l’effervescence d’un village de départ, et à l’adrénaline qui, doucement mais sûrement, va monter jusqu’à dimanche.
Une complicité de 30 ans
Avec à ses côtés, l’inséparable Jean-Marie Dauris. « On se connaît par cœur, depuis plus de trente ans », sourit Yannick. L’ami est aussi une figure du team Maitre CoQ, présent dans l’équipe pendant le tour du monde victorieux en tant que directeur technique et sportif. « En mer, nous sommes particulièrement complémentaires : Jean-Marie vient de l’olympisme alors que je suis issu de la course au large. » « Nous avons l’habitude de naviguer ensemble et surtout, on connaît le bateau par cœur », abonde Jean-Marie. À bord, ce dernier devrait « être plus focalisé sur les performances du bateau et les réglages », Yannick « davantage concentré sur la météo et la stratégie. »
« On va se répartir les rôles pendant toute la course », résument les deux compères.
Une préparation express
Pour préparer ce grand rendez-vous, il a fallu s’adapter : « Nous n’avons pas autant navigué que ce qu’on avait envisagé mais on a fait le maximum », explique Jean-Marie Dauris. L’emploi du temps de Yannick, la collision avant le départ de la Fastnet, les problèmes de santé de Roland Jourdain qui devait être co-skipper… La préparation n’a pas été de tout repos, mais l’équipe, soudée comme jamais, n’a jamais failli. « Tous m’ont beaucoup aidé pendant le Vendée Globe et cette abnégation de chacun a été palpable durant toute l’année », confirme Yannick. Et les deux skippers ont quand même pu multiplier les sorties en mer, notamment avec leurs partenaires, afin de peaufiner les automatismes à bord.
Un parcours corsé
Cette Transat Jacques Vabre a le goût de la nouveauté et ça ne déplait pas à Yannick. « Je trouve ça vraiment sympa d’aller en Martinique, de passer deux fois l’équateur et de faire le tour de l’archipel de Fernando de Noronha. Ce sera un parcours atypique et agréable à découvrir. » Avant, il faudra veiller à gérer le départ. Yannick parle d’une « sortie de la Manche toujours épique », Jean-Marie, lui, souligne l’importance de « s’adapter, de veiller aux courants et au trafic maritime et de trouver le bon rythme pour rester dans le match. » Le vainqueur du Vendée Globe décrypte la suite du programme : « On devra négocier le golfe de Gascogne, des options devraient se dessiner dans l’anticyclone des Açores avant le fameux Pot-au-noir qui pourrait permettre à certains de s’échapper ou à la flotte de se regrouper. » « Le jeu ne sera jamais fermé et il ne faudra surtout rien lâcher », ajoute Jean-Marie.
Une nouvelle vague d’enthousiasme
Qui prévient d’entrée : « Ce n’est pas parce qu’on a gagné le Vendée Globe qu’on est des champions de la classe Imoca. » Yannick confirme : « On va essayer de faire du mieux possible, de tirer le maximum du bateau en se faisant plaisir. » L’objectif ? « Signer le meilleur temps possible. » « Ce qui fait la force du bateau, c’est sa polyvalence et sa fiabilité, conclut Jean-Marie. On sait qu’on aura des coups à jouer et on fera tout pour en profiter. »
Même état d’esprit du côté de Maître CoQ, qui soutient le projet voile depuis 2018 et a annoncé en juin dernier la reconduite du partenariat pour la campagne Vendée Globe 2024, nouveau bateau à la clé. « Cette Transat Jacques Vabre permettra en interne de vibrer à nouveau au rythme de l’avancée de notre Maître CoQ IV sur les classements, de nous retrouver ensemble autour des visios que nous avons prévues de réaliser une fois par semaine, se réjouit le directeur général Christophe Guyony. A l’image de nos 3500 collaborateurs et éleveurs, nos marins savent relever les défis et leurs manches. Vivement dimanche ! »
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