On dirait le Sud !
Voilà maintenant 12 jours que Yannick Bestaven et Maître CoQ V ont quitté les Sables d’Olonne. Les vives émotions au moment de quitter le ponton et la remontée du chenal sous les acclamations des centaines de milliers de spectateurs sont désormais bien loin. Depuis le départ du Vendée Globe, Yannick Bestaven a quasiment systématiquement pointé dans le top 10. Encore en tête de peloton ce vendredi 10 novembre (8e au pointage de 7h ce jour), le skipper rochelais a passé l’Équateur dans la nuit de jeudi à vendredi, à minuit heure française, entamant désormais sa navigation dans l’Hémisphère Sud.
Alors qu’il était entré dans le tant redouté Pot au Noir mercredi 20 novembre, Yannick aura mis un peu moins de 24h à s’extraire de ce passage obligatoire et ô combien stratégique, avant de filer vers les mers du Sud. Retour sur une première étape symbolique.
Une préoccupation en moins ! Redouté par tous les navigateurs en raison de ses vents instables et du risque d’y rester « scotché » de longues heures et même parfois des jours, le Pot au Noir est désormais derrière Maître CoQ V et Yannick Bestaven. Bien installé au cœur du peloton de tête depuis le départ, le dimanche 10 novembre, le tenant du titre se réjouit de cette étape franchie sans encombre. « Le Pot au Noir a été court mais intense avec pas mal de grains, des nuages erratiques qui changeaient souvent de force et de direction, explique le skipper. Ce passage ne nous aura finalement pas immobilisés. Au contraire, cela a permis de revenir sur quelques bateaux. Nous étions pas mal de bateaux à nous voir à l’AIS(système d’identification automatique qui permet de diffuser la route et la vitesse des bateaux à tous, via les ondes VHF). Il y avait notamment Justine (Mettraux). Ça permettait d’anticiper les décisions. On a commencé à toucher en fin de nuit des vents bien sympathiques pour faire route. C’est presque un nouveau départ maintenant. »
Un « nouveau départ » en très bonne position pour Maître CoQ V, au milieu d’une flotte où les positions sont très resserrées (12 bateaux en moins de 100 milles au pointage de 7 heures, ce vendredi).« Je suis content d’être dans cette position et dans ce groupe. C’est hyper motivant. J’ai fait une bonne première partie de Vendée Globe dans l’Atlantique Nord, ça donne le moral pour la suite et ça motive d’autant plus. Nous sommes tous assez proches. J’observe les conditions météo, la mer, les nuages, bien sûr mais aussi la position des autres bateaux, leur accélération ou leur ralentissement, afin de ne pas tomber dans d’éventuels trous de vent. Ce sont en quelque sorte mes ‘’bateaux éclaireurs’’. C’est un peu la situation inverse d’il y a quatre ans où quand j’étais bloqué́ dans une bulle d’air au large du Brésil, tout le monde a tourné́ autour de ma position. Je suis dans cette stratégie d’observation. »
Observer, mais aussi se reposer, car le moins que l’on puisse dire c’est que ce début de course n’est pas de tout repos « Je n’ai pas dormi de la nuit ! J’ai fait deux siestes de 40 minutes au petit matin parce qu’il fallait être “sur le pont” et faire marcher le bateau toute la nuit. J’ai les yeux qui piquent un peu. Je file maintenant au près débridé, je vais pouvoir me reposer un peu plus dans la journée. Si on navigue encore au contact, comme c’est le cas depuis le départ, ça va être intense. C’est la magie du Vendée Globe. C’est un marathon où il faut être au maximum pendant trois mois. »
Désormais dans l’Hémisphère Sud, Yannick et Maître CoQ V vont chercher à présent à profiter des vents de l’anticyclone de Sainte-Hélène pour filer le plus rapidement possible vers le cap de Bonne-Espérance, porte d’entrée vers l’océan Indien. “Ça y est la tête à l’envers, dans le Sud ! Je viens de passer l’Équateur et comme le veut la tradition, je fais une offrande (de Génépi) à Neptune. Un petit coup pour le bateau, un petit coup pour Neptune et un petit coup pour le marin !”
Le zoom de la semaine : Le saviez-vous ? Lorsqu’un skipper passe l’Equateur, il a pour tradition de faire une offrande à Neptune. Il verse un peu d’alcool pour marquer le passage entre l’Hémisphère Nord et l’Hémisphère Sud. Yannick a fait le choix d’offrir un peu de Génépi au dieu romain de la mer.
Suivez la course de Yannick grâce à la cartographie, juste ici : https://www.maitrecoq.fr/lesprit-voile/les-courses/cartographie-du-vendee-globe/
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