Jour 6 : Un p’tit tour avec Yannick dans son tunnel ?
Maître CoQ V évolue aujourd’hui dans une zone peu ventée. Un tableau qui contraste avec les cinq premiers jours de cette 12ème édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, ce qui convient parfaitement à Yannick aux prises avec une fuite d’eau au niveau du ballast arrière depuis les premiers jours de course. Situation à la fois stressante et, O combien harassante, puisqu’il a fallu au skipper Maître CoQ écoper des seaux d’eau régulièrement en rampant au fond d’un tunnel qui a pour fonction première, d’être emprunté pour l’évacuation du navire, par la trappe de survie, située sur le tableau arrière de Maître CoQ.
Jean-Marie Dauris, directeur technique et performance du team voile Maître CoQ : « A bord de Maître CoQ V, Yannick a vite identifié une fuite au niveau du ballast arrière. Il s’agissait d’un décollage d’une cloison longitudinale. »
Le risque encouru ? « Une telle situation est la porte ouverte à des transferts d’eau entre le ballast et le tunnel de sécurité qui relie la cellule de vie à la trappe d’évacuation du Maître CoQ. Et, sur ce chemin, il y a le moteur, les pilotes du bateau et enfin la cellule de vie… Je vous laisse donc imaginer le résultat si Yannick n’avait pas évacué l’eau depuis le début de la course… »
La réparation ? « Yannick a profité du petit temps sur sa trajectoire pour ralentir un peu et effectuer une opération commando au fond de son tunnel. Avec un indispensable du bricolage, le sikaflex, un mastic-colle, et un peu de composite, il a étanchéifié l’endroit problématique et stoppé l’entrée d’eau. Pour l’heure, tout va mieux à bord de Maître CoQ ! »
Une zone sans vent salvatrice donc ! Yannick, qui a retrouvé le sourire, espère déjà qu’elle ne durera pas trop longtemps : « Ce tunnel que vous voyez (ndlr : dans la vidéo du jour), j’y ai passé beaucoup de temps, je vais profiter de l’extérieur maintenant. J’ai profité de la molle pour réparer. J’espère juste que ça ne sera pas mou trop longtemps. »
Les prochaines 24 heures vont être compliquées avec une dorsale anticyclonique à traverser. « Les modèles donnent plus de vent dans l’Ouest mais il faut toujours se méfier des modèles dans ces conditions. Je crains qu’on s’arrête un peu. Dans deux jours, on devrait attraper des alizés qui nous emmèneront aux Antilles », indiquait Yannick aux équipes de l’organisation lors de la vacation de la mi-journée.
Intégralité de la vacation de Yannick avec l’organisation ce mardi 15 novembre 10h fr :
« C’est devenu calme et tranquille. C’est bien pour en profiter pour se reposer et gérer des petites bricoles à bord. Avec mon bateau neuf j’ai évité d’aller trop au carton, j’ai toujours fait des routes en fonction de ça. Je m’en sors bien, il ne faut pas oublier que je n’ai navigué que deux mois sur le bateau avant le départ.
Je découvre les réglages, ce n’est pas simple car je n’ai pas beaucoup de recul mais c’est intéressant. Je ne peux pas être à 100 % du potentiel et m’occuper uniquement de la stratégie et de la vitesse. Mais je suis content d’être toujours là et sur le bon chemin pour arriver aux Antilles.
Les prochaines 24 heures vont être difficiles car nous avons une dorsale anticyclonique à traverser. Les modèles donnent plus de vent dans l’Ouest mais il faut toujours se méfier de ces modèles dans ces conditions. Je crains qu’on s’arrête un peu. Dans deux jours, on devrait attraper des alizés qui nous emmèneront aux Antilles.
Je me sens bien, surtout que l’état de la mer s’est arrangé. Il m’a fallu du temps pour me mettre en route mais maintenant je suis bien sur l’eau.
J’ai suivi ce qui est arrivé à Fabrice (Amedeo). Je veux lui dire que je suis de tout cœur avec lui. Il vit un moment difficile mais il va rebondir, j’en suis sûr. »
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