Jean-Marie Dauris et Julien Pulvé fin prêts pour la Guyader Bermudes 1000 Race
Après un gros mois d’entraînement à Cascais (Portugal), Maître CoQ V a rejoint Brest jeudi, d’où il prendra le départ de la première course de la saison, la Guyader Bermudes 1000 Race.Au programme de Jean-Marie Dauris, qui remplace Yannick Bestaven (blessé), et de Julien Pulvé, des runs de vitesse le vendredi 5 mai, puis une course en double de 1000 milles (départ le dimanche 7 mai ) dont ils attendent beaucoup.
Parti le 19 mars de La Rochelle, Maître CoQ V en a terminé avec un mois d’entraînement à Cascais, le plan Verdier ayant rejoint Concarneau samedi dernier avant d’être acheminé ce jeudi à Brest. Si le séjour au Portugal a été perturbé par la blessure de Yannick Bestaven suite à une chute à vélo, ce qui lui a valu d’être rapatrié à La Rochelle, son remplaçant, Jean-Marie Dauris, directeur technique et sportif de l’équipe Maître CoQ Voile, et Julien Pulvé, co-skipper de l’Imoca cette année, tirent un bilan extrêmement positif de l’expérience.
« Après le départ de Yannick, nous n’avons rien changé au programme, commente le premier. D’abord parce c’était essentiel que le projet ne s’arrête pas, on a besoin de continuer à avancer dans la compréhension du bateau. Ensuite, parce que c’est important, dans la perspective des autres courses de la saison, que Julien acquiert tous les automatismes nécessaires au fonctionnement de Maître CoQ V.»
Les priorités de ce mois passé au Portugal, « dans des conditions idéales de vent et de mer », selon Jean-Marie Dauris ? « L’objectif était de tester tous les systèmes pour les optimiser et apprendre à vraiment bien s’en servir, répond ce dernier. On a beaucoup travaillé sur les réglages de la profondeur et de l’incidence des foils, on a aussi fait pas mal d’acquisitions de données, que nous avons ensuite pu analyser avec Valentin Le Pivert, de KND Marine, pour bien voir ce qui marchait ou pas. Ça nous a permis de progresser énormément dans la compréhension du bateau, on a réussi à trouver des clés pour qu’il vole proprement et pas dans tous les sens. »
Julien Pulvé, qui avait déjà navigué sur Maître CoQ V l’an dernier, confirme : « Ces machines proposent une panoplie de réglages assez impressionnante, notamment sur les foils qui sont les appendices majeurs. L’idée était de tester différentes configurations pour dégager les réglages qui nous paraissent les meilleurs et disposer ainsi d’une sorte d’abécédaire de la façon d’utiliser le bateau. »
L’autre priorité du duo fraîchement constitué était de peaufiner son fonctionnement en vue de la Guyader Bermudes 1000 Race, première course de la saison. « Pendant toutes les navigations, que ce soit Yannick et Julien au début, puis moi à la place de Yannick, on a essayé de faire toutes les manœuvres en double pour créer des automatismes, explique Jean-Marie Dauris. On essaie d’avoir nos routines pour être bien calés, même si l’idée est d’être 100% interchangeables, il faut savoir tout faire sur le bateau. » Le convoyage retour, avec 700 milles parcourus en moins de 48 heures, a également été précieux : « C’était un super entraînement qui nous a permis de tester le matériel et les bonhommes, parce qu’on a eu un front avec 45-50 nœuds de vent. On a pu voir les capacités de Maître CoQ V dans des conditions musclées, ça a été très riche en enseignements », ajoute Julien Pulvé.
L’heure est venue de confirmer toutes ces bonnes impressions en course, avec une Guyader Bermudes 1000 Race qui débutera le 5 mai par le Défi Pom’Potes, à savoir des runs de vitesse en rade de Brest, puis le départ de la course le dimanche 7 mai, grand triangle de 1000 milles qui passera par le Fastnet et le way-point Gallimard au nord-ouest du cap Finisterre (Espagne). « C’est un parcours super intéressant, parce qu’on devrait avoir droit à toutes les allures, près, portant, reaching, ce qui va nous permettre de continuer à faire de l’acquisition de données », commente Jean-Marie Dauris.
L’objectif du duo, qui sera accompagné d’un media man, Jérémie Eloy ? « On ne se met pas de pression de résultat, répond Julien Pulvé. Le but est de mener le bateau au mieux de ce qu’on sait faire aujourd’hui par rapport à tout le travail fourni à Cascais, le fait de se confronter à de super duos va nous permettre de voir si on va dans la bonne direction. On va aussi s’attacher à faire de belles trajectoires et bien sûr à ramener le bateau en bon état. Si ces cases sont cochées, la mission sera accomplie. Ce qui est certain, c’est que vu le format assez court, avec Jean-Marie, nous allons tout donner pour exploiter la machine au mieux. Sur ces bateaux exigeants et sensibles, il faut sans cesse être aux petits soins sur les réglages, parce qu’ils peuvent vite te faire gagner un, deux ou trois nœuds. »
Après un week-end du 1er mai de repos, toute l’équipe Maitre CoQ Voile sera à pied d’œuvre mardi prochain au port du Château, avec une pression qui va aller crescendo et une préparation météo, sans doute avec Christian Dumard, mais aussi, à distance, avec Yannick Bestaven. Ce dernier, victime d’une chute lors d’un entrainement en vélo, restera en effet chez lui, à La Rochelle, d’où il suivra la course. « Je n’ai pas d’autre choix que de prendre ça avec philosophie, je me dis que le plus dur est derrière moi et que je vais remonter la pente, avec de la rééducation dès que j’aurai le feu vert, puis de la préparation physique avant de renaviguer, mon objectif est d’être au départ du Fastnet en juillet. » Et le skipper de Maître CoQ V de conclure : « Pour la Guyader Bermudes 1000 Race, j’ai toute confiance en Jean-Marie et Julien, je sais qu’ils vont faire ça bien. »
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