Devenir éleveur de poulets de plein air
L’élevage de poulets en plein air connaît un fort succès auprès des Français. Les habitants de notre pays sont de plus en plus préoccupés de ce qu’il y a dans leur assiette et des conditions environnementales de leur production. Le poulet élevé en plein air répond, comme d’autres offres, à cette demande.
Pour un jeune agriculteur, pour une personne qui veut réorienter sa vie professionnelle, s’installer comme éleveur de poulets de chair en plein air est un « cap » que tous ceux qui sont passionnés par un métier en rapport avec la nature peuvent se fixer.
Le marché de l’élevage du poulet en plein air
La France était, en 2022, le premier consommateur de volaille en Europe. Cette consommation globale de volaille a représenté 1,9 million de tonnes, soit un total de 28,2kg par habitant.
En France, la viande de volaille la plus consommée demeure le poulet.
En 2022, deux poulets entiers prêts à cuire achetés sur 3 étaient un poulet Label Rouge ou Bio (63%). Au total, 23% des poulets achetés entiers PAC et découpes confondus sont du Label Rouge ou Bio.
Le poulet élevé en plein air plaît également à l’exportation puisque c’est au total environ 3,5% de la production nationale qui est exportée.
S’installer en éleveur de poulets en plein air
Le poulet doit être issu d’une race dite rustique, adaptée aux conditions de vie d’un élevage en plein air. Dans le cadre d’un élevage « Label Rouge », le poussin doit être livré 36 heures au maximum après son éclosion. Pour l’élevage bio, il doit être issu d’un couvoir agréé bio. Les exigences et le respect du cahier des charges quant à l’aménagement des couvoirs valent également pour l’appellation « Label Rouge ».
Le poulailler
La taille du poulailler dédié à l’élevage sous label rouge est réglementée. Elle ne doit pas excéder 400 m², 480 m² pour l’élevage bio, cela équivaut à environ 4 800 poulets bio au maximum par poulailler, soit une densité moyenne de 10 volailles par mètre carré.
Le bâtiment en lui-même doit respecter certaines caractéristiques. Il doit avoir un nombre suffisant d’accès au parcours et d’ouvertures. Celles-ci doivent permettre en plus un éclairage naturel de l’espace. Il doit être positionné pour favoriser la sortie des volatiles grâce à son orientation par rapport aux éléments (vent, pluie) et son exposition au soleil. Pour le Label Rouge, les trappes doivent être ouvertes à 9h00 au plus tard et le rester jusqu’au crépuscule.
Le poulailler doit pouvoir être hermétiquement fermé. Et il doit être au calme, éloigné de sources de nuisances sonores. Aucun animal étranger ne doit pouvoir y entrer. Dans un élevage au sol, la litière du poulailler doit être végétale. Entre deux livraisons de poulets, les bâtiments doivent être lavés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Le protocole à suivre est strict. Il faut enlever les restes de nourriture, la litière, brosser et racler sols et murs, les désinfecter. Cette dernière phase s’accompagne d’un nettoyage en profondeur des lieux, notamment à travers les étapes de trempage, de décapage et de vide sanitaire. Par la suite, il faut laisser les bâtiments clos pendant 24 ou 48h, et ensuite aérer les bâtiments vides pendant plusieurs jours avant la réception des poulets suivants. La réception des poussins est aussi un moment crucial. Il faut les déposer soigneusement sur le sol, prendre garde à la chaleur du bâtiment.
La température du poulailler doit être contrôlée. Elle passe de 32 °C pour la première semaine de vie des poussins et décroît ensuite régulièrement avec la croissance des volatiles, pour se terminer à 18 ou 20 °C les dernières semaines. L’aération des bâtiments a dès lors une importance cruciale. Elle permet de garder les animaux en bonne santé en leur donnant une bonne oxygénation.
Plein air ou liberté ?
Dans les deux cas, cela signifie que le poulet sort de son poulailler. Pour le plein air, il dispose d’un espace clôturé suffisamment grand pour qu’il y ait une densité de 2 m² par individu pour le cahier des charges du Label Rouge et de 4 m² pour un élevage bio.
Liberté veut dire que l’espace où les poulets peuvent aller est illimité. Pourquoi les arbres sont-ils importants ? Le poulet européen descend de la poule rouge (Gallus gallus) qui niche dans la jungle de l’Asie du Sud-Est. Le poulet sauvage vit dans la jungle et les sous-bois qui constituent à la fois sa source de nourriture et un espace de protection contre les différents prédateurs : contre les rapaces en lui proposant un couvert pour se cacher et contre les prédateurs terrestres (renard, etc.) en lui permettant de se percher dans le cas d’un danger.
Dans le cadre d’un élevage en plein air, le parcours proposé aux volailles doit comporter des espaces arborés pour permettre aux poulets de vivre selon leurs instincts. Le cahier des charges de l’élevage de type « Label Rouge » stipule ainsi un nombre de 20 arbres ou arbustes au minimum.
L’alimentation des poulets de plein air
Le poussin est nourri de farine ou de miettes, lors de la phase de croissance et celle de la finition, le poulet est nourri de granulés. Dans le cahier des charges Label Rouge, l’alimentation comporte un minimum de 75% de céréales. L’alimentation des poulets bio comporte 95% des matières premières agricoles issues de l’agriculture biologique.
Dans le cadre de poulets ayant la certification AOP (Appellation d’Origine Protégée), comme le poulet de Bresse, un régime alimentaire spécifique est mis en place au moment de la finition du poulet pour lui donner une saveur particulière. L’eau doit être disponible et fréquemment changée. Des abreuvoirs et des mangeoires sont ainsi mis à disposition des volailles en quantité suffisante et en accès libre.
La santé
Conformément à la règlementation en vigueur, les antibiotiques sont utilisés uniquement en usage curatif, sur prescription du vétérinaire qui suit l’élevage. L’usage des hormones de croissance est banni des élevages depuis plus de 50 ans. Un programme de vaccination est prévu aux différents stades de l’animal, afin de le protéger de diverses maladies. Les conditions d’hygiène des poulets et des élevages sont régulièrement et systématiquement contrôlées. Au quotidien, éleveurs et techniciens d’élevage veillent à la surveillance du comportement des animaux pour détecter de façon précoce tout signe d’anomalie.